Pour sa deuxième édition post-Covid, le tant attendu Sirha Lyon a (presque) retrouvé son affluence record de 2019. Ce sont ainsi près de 210 000 professionnels qui se sont pressés dans les halls d’Eurexpo pendant 5 jours, du 19 au 23 janvier dernier. Parmi eux, 14 % d’internationaux et 50 % de décideurs de l’hôtellerie, de la restauration et de l’alimentation.
« Sirha Lyon 2023 prouve plus que jamais sa capacité de mobilisation des acheteurs internationaux et d’un visitorat très qualifié (…) La qualité de l’offre des 4700 marques présentes, notamment dans une approche sobre et durable, correspond au caractère premium et innovant de ce salon global du Food Service, de la restauration et de l’alimentation », affirme Luc Dubanchet, directeur de la division Sirha Food et directeur de Sirha Lyon.
Un visitorat « qualitatif » également remarqué par de nombreux acteurs de la grande cuisine que nous avons croisés au détour des allées du Hall 5. « Les gens sont là pour tester et acheter, c’est un bon salon ! Et nous avons senti l’intérêt des visiteurs des territoires d’Outre-Mer », a partagé Bertrand Legendre, directeur technique et administratif de Granuldisk.
Préoccupations environnementales
Parmi les priorités de ces visiteurs-acheteurs, les économies d’énergies, la production européenne pour limiter les délais d’approvisionnement, ou encore le nettoyage des contenants réutilisables ont été citées à de nombreuses reprises.
Des problématiques que les industriels fabricants ont pris à bras le corps. Les solutions de nettoyage/séchage de gobelets réutilisables ont en effet attiré l’œil, à l’image de celle proposée par Winterhalter grâce à un liquide de rinçage dédié et un panier adapté pouvant s’installer sur n’importe quelle machine, ou encore de celle de Meiko : une table de séchage adaptée au M-iCleanH, fonctionnant grâce à une soufflerie à air froid et permettant un cycle de séchage de 3 mn.
Des préoccupations environnementales omniprésentes dans les discours et les objectifs de la majorité des industriels présents. « Toutes nos machines sont certifiées Energy Star 3.0 », s’est félicité Jean-Baptiste François, directeur marketing de Rational, qui annonce au passage que la société a franchi le seul du milliard d’euros en 2022 et l’ouverture d’une nouvelle usine de 10 000 m² à Mulhouse pour septembre 2023. « Les clients finaux ont des attentes de plus en plus précises sur les économies d’énergie, la diminution de pertes des matières premières… », poursuit-t-il. Ce qui explique aussi le succès du déshydrateur proposé par Codigel et du collecteur et broyeur de déchets Meiko Green par Meiko.
Du côté d’Enodis, le constat de ces préoccupations est le même et induit une réaction immédiate : « Nous misons sur l’induction et des fours qui utilisent beaucoup moins d’énergie et d’eau. Nous continuons de faire des tests sur nos nouveaux fours pour atteindre le meilleur résultat d’économies possible », partage Mégane Aubert, cheffe de projet marketing.
Même son de cloche chez Alvene, où la directrice industrielle Claire Defrancq confirme des efforts similaires : « Nous avons mis un coup d’accélérateur sur le développement, la modification et l’optimisation des produits existants pour les rendre davantage écoresponsables et offrir à nos clients finaux des solutions qui leur permettent également d’avoir un retour sur investissement plus rapide compte tenu de la conjoncture économique. »
Prise de pouls pour 2023
Une conjoncture instable qui peut semer le doute quant à l’activité du secteur en 2023 après une année 2022 globalement bonne, comme le relève Pierre-André Troncy, directeur commercial de Charvet : « Cette année ne s’annonce pas simple entre les contextes géopolitique, économique et énergétique… Il va falloir être opportunistes et attentifs car l’inflation régulière et générale sur les prix des composants empêche l’anticipation et complique la prise de décision. »
Une crainte partagée par le président de Codigel, Laurent Sibille, qui confie un constat établi par les membres du Syneg autour d’une baisse générale des prises de commande en ce début d’année. « Il y a une certaine frilosité, notamment sur le segment boulangerie avec les hausses spectaculaires des factures énergétiques… », détaille-t-il, avant de conclure sur un ton plus optimiste : « Nous voyons par contre arriver beaucoup de chaînes que nous ne connaissions pas, de cuisines du monde entier. Ce segment-là se développe beaucoup. »
E.G.
>A LIRE AUSSI…
Les dernières actualités du secteur