À l’évocation des dangers liés à une activité en cuisine, il vient instantanément à l’esprit du commun des mortels les coupures et les brûlures. Et bien souvent, la perception de ces non-initiés de l’impact de cette activité sur le physique et le mental de celui qui l’exerce s’en arrête là. Les métiers de cuisine ne seraient ni plus ni moins qu’une activité comme une autre – si tant est qu’il en existe – avec ses petits aléas et désagréments.Or, il va s’en dire que les professionnels de la Grande Cuisine exercent un métier des plus difficiles !
Bruit, chutes, odeurs, manutention, port de charge lourde, rotation, stress du « coup de feu », l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS) ne dénombre pas moins d’une vingtaine de nuisances qui résultent de cette activité, du stockage à la finition de l’assiette.
Dès lors, les chiffres parlent d’eux mêmes. La restauration est un des secteurs professionnels les plus touchés en terme d’accidents du travail et de maladies professionnelles.
Rendez-vous compte, en 2013 rien qu’en restauration traditionnelle plus de 1 680 000* journées de travail ont été perdues et indemnisées en raison d’accidents du travail, d’accidents sur le trajet domicile-travail ou de maladies professionnelles. Cela représente l’équivalent de 4 600* emplois à plein-temps sur l’année !
Il devient urgent de tirer la sonnette d’alarme. Nous devons améliorer les conditions de travail en cuisine !
Fort heureusement, certains d’entre vous n’ont pas attendu cet édito pour mettre en œuvre tout leur possible afin d’améliorer la conception, la circulation, la définition des postes et le matériel des cuisines qu’elles soit commerciales ou collectives.
Il est de notre devoir à tous, chefs, bureaux d’études, installateurs, industriels, directeurs et gestionnaires d’apporter les conditions adéquates afin de préserver la santé mentale et physique des professionnels de la Grande Cuisine. Nous n’en serons que plus productifs et attractifs pour les jeunes.
Cauchemar en cuisine !
