Steve Brown, PDG du groupe Horis et d'Hobart, filiales d'ITW, a présenté en décembre dernier les modalités de la réorganisation du groupe Horis (4 usines, CA de 191 millions d'euros, effectif de 1 478 salariés), producteur et distributeur des marques Bonnet et HMI-Thirode. Le nouveau modèle économique a été rendu nécessaire, a expliqué Steve Brown, tout d'abord face à un marché atone rendu plus tendu par le coût de l'inox et la pression sur les prix qu'exacerbent en particulier les grands donneurs d'ordre (collectivités, SRC, chaînes de restauration). D'autre part, il doit mettre fin à la situation déficitaire structurelle de l'usine Cema à Aubevoye (Eure), fruit d'un manque de compétitivité de ses produits laverie face à la concurrence européenne et la portée essentiellement nationale de ses marques, limitant le retour sur investissement.
La nouvelle organisation est tout d'abord marquée par l'arrêt de la production, à Cema, de l'activité laverie et manutention mécanique, entraînant la suppression de 71 emplois. Le site ne conserve ainsi que la production d'une machine à laver à casiers. Pour le reste, Bonnet et HMI-Thirode vont s'approvisionner auprès des filiales italiennes d'ITW et l'activité «tables et plonges» est conservée en étant simplifiée et renforcée. Concernant la distribution, le groupe garde la spécificité généraliste des deux marques, qui répond à la logique des grands projets (restructuration et installation de cuisines complètes). Et pour mieux coller à la problématique des ventes unitaires, et plus globalement pour renforcer le professionnalisme des deux réseaux, face notamment à l'émergence des sociétés de multiservices, il a été décidé de séparer le SAV de la vente/installation, et dans chaque métier, de distinguer les grands, des petits projets. Il est ainsi prévu pour chaque agence, des équipes dédiées aux deux métiers, avec une sectorisation géographique pour Bonnet.
Pour HMI-Thirode, il est davantage question d'une harmonisation des pratiques. En effet, alors que le réseau Bonnet souffre sur l'ensemble de l'hexagone, HMI-Thirode, dont des premiers changements ont déjà été amorcés, était essentiellement pénalisé sur deux régions, l'Ouest et l'Ile de France/Nord. Au passage, sur 11 agences Bonnet, 3 (Saintes, Agen, Amiens) disparaissent, entraînant une perte d'effectif de 37 personnes. Et sur 27 agences HMI-Thirode, 3 (La Roche-sur-Yon, Quimper et Lorient) voient leur activité cuisine professionnelle disparaître, impliquant une perte d'effectif de 29 personnes.
Une vaste politique de reclassement et d'aide à l'emploi est prévue pour éviter au maximum les licenciements. Tout n'est pas sombre dans les annonces de Steve Brown, puisqu'il est prévu également qu'à terme, l'usine TGCP (modulaire horizontale et fourneaux) de Poligny (Jura) devienne une plateforme mondiale de cuisson.
Les produits sous marque Bonnet seront ainsi exportés à l'international, en premier lieu à Hobart UK. Cette nouvelle politique devra permettre de faire passer en trois ans la rentabilité du groupe Horis de 1,6% à 10 % du CA. Côté activité, si aucune prévision n'a été relevée, Steve Brown prédit que la part à l'export devrait à terme s'agrandir, le groupe n'affichant aujourd'hui que 2 millions d'euros de chiffre d'affaires dans ce secteur.
