Frigéclim : le problème de recrutement

Cela ne nous surprend pas, le département des Ardennes possède une très petite zone de chalandise. Pour subsister, Frigéclim et sa filiale Energie Concept basé à La Francheville ont très tôt diversifié leurs activités. En plus du froid et de la cuisine professionnelle, les entreprises, la première tournée vers les gros chantiers, et l'autre davantage vers la cuisine professionnelle, sont présentes dans la climatisation ainsi que dans la pompe à chaleur. Cette dernière activité a le vent en poupe. Elle représente 23 % du chiffre d'affaires total : «La pompe à chaleur, nous en faisons depuis des années, en relève ou en remplacement de chaudières, soit par géothermie, soit par aérothermie». Concernant la cuisine professionnelle, le dirigeant privilégie les collectivités à la restauration commerciale, secteur très concurrentiel où les prix appliqués se rapprochent de ceux des appels d'offre et qui n'est forcément bon payeur, selon son constat. Dans son activité, ce qui gène le plus Jean-Philippe Tunis, c'est le manque de personnel qualifié sur le marché : «C'est la chose la plus difficile. Il n'y a pas d'école dans le coin, donc, il n'y a peu d'apprentis, et il est difficile de prendre des techniciens du cru, et si l'on prend des déracinés, ils risquent de rentrer par la suite chez eux. En cuisine professionnelle, avec un bon électricien, on peut encore arriver à former notre technicien, mais en froid, c'est encore plus difficile, un frigoriste doit être un électricien, mais il faut en plus qu'il ait de l'expérience. Dans les Ardennes, quand on en recrute quelqu'un, c'est qu'on l'a piqué chez la concurrence. Et pour ce qui est des jeunes sortis des bacs pro, on en voit qu'un par an arriver sur le marché, et ils ne sont pas forcément bons, par manque de formation ou de sélection». Reste que pour l'instant, il est épargné par cette problématique : «Aujourd'hui, nous n'avons pas besoin de recruter car nous avons réussi à fidéliser. J'ai neuf ou dix techniciens, dont deux en froid qui sont autonomes, et ensuite, des dépanneurs en chaud et des monteurs».