FIN DE L’ILLUSION GÉNÉRALISTE

La compagnie Hobart implantée depuis 1927 en France, avait au fil des années, acquis une place majeure sur le marché de la grande cuisine avec ses matériels de préparation (dont ses fameux batteurs-mélangeurs), ses laveries, ses cuiseurs et ses fours mixtes, ainsi que ses cellules de refroidissement et armoires.

Dopée par l'envolée du marché dans les années 80, elle a comme d'autres constructeurs, opté pour une stratégie de généraliste. Elle du faire face à une importante augmentation de son offre produit allant jusqu'à reprendre des activités de plus en plus éloignées de ses métiers de base. Le point d'orgue de cette stratégie, assez commune jusqu'au milieu des années 90, fut le rachat de la société Inoxyform (matériel de distribution). Le mirage des grands contrats en restauration de collectivité l'amènera à étoffer outre mesure son bureau d'études et à créer un département Cuisines Complètes. Pour répondre à des appels d'offres dont les prix étaient de plus en plus bradés par tous les acteurs de la profession, elle se lança dans la vente de produtis de négoce en quantité croissante. Produits dont les marges finales allèrent en s'amenuisant. Hobart, dans le cadre de cette activité de généraliste, fut ainsi aspiré dans le tourbillon de la baisse des prix, dans lequel se trouvaient d'autres gros constructeurs en difficulté.

Tirer les conséquences du recentrage

Dans de telles conditions, les forces de ventes se trouvaient obligées d'intégrer un nombre de produits beaucoup trop important pour garder tout leur savoir-faire. Peu à peu, les résultats se dégradent et il fallut une décision courageuse pour mettre fin à une stratégie qui ne correspondait plus aux exigences du moment. La vente d'Inoxyform et le recentrage sur ses produits de base place aujourd'hui Hobart dans l'obligation d'en tirer les conséquences sur le plan de ses structures : à savoir, alléger les effectifs du siège social, et donner aux structures commerciales régionales davantage d'autonomie et de moyens. Hobart, en se donnant comme priorité de se rapprocher de ses clients pour leur vendre ses propres produits, augmente le nombre de ses directions régionales. Et dans le même temps, elle remotive ses forces de vente pour commercialiser des matériels à forte valeur ajoutée. L'entreprise doit néanmoins passer par un plan social touchant 111 personnes sur les 512 salariés. Ce n'est que par l'allègment de leurs structures que les entreprises ne sont plus tentées par les fuites en avant des chiffres d'affaires déclenchant la spirable de la baisse des prix. Sinon toutes les volontés d'assainir le marché ne restent que des voeux pieux.