REVALORISER LES PRODUCTEURS


Après trois années de reprise économique, le métier de la grande cuisine se trouve devant un paradoxe. Les commandes sont effectivement en hausse mais cette hausse de la demande n’entraîne pas une augmentation des prix. Ceux-ci restent toujours ce qu’ils étaient au plus noir de la crise. Ce paradoxe n’est pas un phénomène hexagonal. Aux Etats-Unis, pays où le libéralisme permet pourtant à l’économie de suivre des lois plus logiques, les constructeurs de matériel ainsi que les consultants se désespèrent de constater que la course à la baisse des prix ne s’est pas enrayée. Les acheteurs, qui ont pris cette habitude de viser les prix les plus bas durant la crise, continuent à faire des impasses sur la qualité et la pérennité de leurs investissements. Tout cela n’arrange pas les affaires des producteurs qui voient par ailleurs, leurs marges mises à mal par l’augmentation des prix des matières premières. En effet, à l’inverse du marché des produits finis, celui des matières premières a vu ses prix s’envoler avec la reprise de la demande.


La course aux prix bas n’est donc pas un phénomène passager, il s’est ancré dans les moeurs. En fait, le pouvoir est passé des mains des producteurs à celles des consommateurs. La concentration des industriels n’a pas été suffisante pour peser face à l’intensification, programmée par les gouvernements, de la concurrence.


Mais au-delà de cette structure de marché favorable au consommateur, les producteurs ont vu leur image s’éroder. Il


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