Le Syneg est très inquiet en constatant l'évolution à la hausse des prix des aciers inoxydables. La reprise économique mondiale depuis deux ans a poussé progressivement la demande de plusieurs matières premières en produits semi-finis. Depuis l'été 1999, celle des aciers inoxydables a connu une véritable surchauffe. Le Syndicat national de l'équipement des Grandes Cuisines a effectué une enquête auprès de ses adhérents pour constater des hausses de 50 % entre le 1er janvier 1999 et le 1er mars 2000. L'inox 304 15/10 a vu son prix progresser de 48 % et le 20/10 de 57 %. Le principal fauteur de troubles est le nickel, qui entre dans la composition de l'inox et qui atteint des sommets pour des raisons de concentration de production au niveau mondial. La tendance à la hausse semble même s'accélérer du fait de spéculations mondiales sur les matières premières et l'on enregistre des hausses mensuelles de plus de 10 %. Les délais d'approvisionnement se tendent au fur et à mesure que les industriels relancent leurs commandes pour éviter la suite des hausses de prix. Ces délais sont passés de deux à quatre mois dernièrement. Si l'on considère que les aciers sont une composante majeure du prix de revient des matériels, de 20 % à 50 %, on peut envisager de sérieux problèmes pour les industriels de la filière Grande Cuisine, qui vont avoir du mal à expliquer à leurs clients les hausses de prix de leur matériel. D'autant que, depuis 1992, les prix sont plutôt à la baisse. Et les gains de productivité qu'ont pu obtenir les industriels n'ont qu'en partie compensé ces baisses de prix. La reprise du secteur depuis deux ans risque de mal tourner pour une industrie qui venait à peine de sortir la tête de l'eau.
