Edito UN DÉFICIT D’IMAGE À COMBLER

UN DÉFICIT D’IMAGE À COMBLER

La force économique d'un pays, d'une région, d'un secteur d'activité est souvent corrélée avec le niveau de développement et de sophistication de ses services techniques à valeur ajoutée. En vingt ans, le monde de la cuisine professionnelle, même s'il n'a pas connu les bouleversements des secteurs de la haute technologie, s'est sensiblement modernisé et a intégré de nouveaux procédés majeurs. Les cuisines sont devenues plus productives, plus hygiéniques, plus confortables et plus économiques.

Dans le même temps, le nombre de bureaux d'études et de consultants indépendants en cuisine professionnelle a considérablement augmenté. Davantage en province qu'en région parisienne.

Il est surprenant qu'avec un recours beaucoup plus systématique aux conseils de bureaux d'études cuisine, la profession n'ait que peu gagné en notoriété et en reconnaissance. D'ailleurs, elle-même n'a que très partiellement réussi à se structurer.

L'afflux d'entrants dans cette profession n'a pas été régulé et filtré par des impératifs de savoir-faire technique. Venant d'horizons et de formations très différents, les techniciens et ingénieurs de bureaux d'études ont donné un côté très disparate et inégal à cette profession. De plus, cet éclatement et ce manque d'unicité l'ont amené à être concurrencé par les architectes, les bureaux d'études fluides ainsi que par les installateurs. Les lacunes de connaissances techniques ont aussi amené certains bureaux d'études à être trop influencés par certains constructeurs. La profession a elle-même une opinion très critique sur elle-même.

Pourtant, cette profession est fondamentale pour le secteur économique des cuisines professionnelles et de la restauration collective et commerciale. Elle souffre d'un déficit d'image qu'elle ne cherche pas à combler par des actions de communication construites, mais il est vital qu'elle se ressaisisse et qu'elle se constitue comme un acteur majeur du secteur.