Avant d'à proprement parler de la formation, Aline Rocher, directrice générale d'Arwytec, et Paul Montégut, de Restauration Conseil, ont souhaité avant toute chose aborder au sens large la réalité de la profession des bureaux d'étude, au niveau du métier même, et de l'activité de la branche hôtellerie-restauration du CICF (Chambre des ingénieurs et du conseil de France) dont ils sont tous les deux membres. Pour Aline Rocher et Paul Montégut, il est un fait que les constructeurs méconnaissent leur profession, ce qu'ils n'ont pas manqué de rappeler à plusieurs reprises, en précisant : «notre profession devient incontournable dans les projets de cuisine en ouvrage public. Elle est sollicitée également de plus en plus dans le privé. Nous sommes donc condamnés à nous parler».
«25 ans à essuyer les plâtres»
Les ingénieurs ont d'ailleurs pointé du doigt tout le travail et les innovations qui ont été apportés par leur profession : «nous sommes tous autodidactes dans la profession. Nous venons de la technique fluides, de la restauration, de la construction. Au fur et à mesure, il s'est construit cette discipline d'ingénieur restauration, il y a à peu près 25 ans, nous sommes un peu les pionniers de cette profession. Il s'est posé tout de suite un problème de marché, car nous nous sommes développés à une vitesse phénoménale, car dans le même temps, il s'est créé la loi de maîtrise d'ouvrage public qui a ouvert les marchés publics avec des règles de jeux extrêmement précises grâce auxquelles toutes les spécialités dont les nôtres ont pu être reconnues. Il faut savoir que la reconstruction du pays a été faite par les architectes des Ponts et Chaussées, et il y a eu un tournant en 1973. Il faut savoir que nous avons mis au point des processus, nous avons inventé la liaison froide, et depuis 25 ans, nous avons développé un savoir-faire extraordinaire en France, et d'ailleurs, cela commence à intéresser des pays qui font des demandes que l'on commence à identifier. Car 25 ans d'expérience, cela veut dire 25 ans à essuyer les plâtres. On met en place des gens qui savent fonctionner ensemble, des maîtres d'ouvrage, des équipes d'architecte, des installateurs, des fabricants, des gens qui contrôlent, des gens qui exploitent. Nous sommes au coeur des projets, en lien direct avec les grands maîtres d'ouvrage, une relation qui nous permet d'installer la fonction restauration dans de grandes installations ou de plus petites. Notre force, c'est que nous avons la technique et nous sommes garants de l'exploitation».
Un besoin criant d'ingénieurs
restauration
Le marché des bureaux d'étude étant arrivé à maturité, et l'âge des ingénieurs nécessitant un renouvellement, le besoin de spécialistes en ingénierie de restauration est devenu criant. D'où l'idée concrétisée il y a quatre ans par le CICF Hôtellerie et Restauration, avec le Syneg et le Sneffca, de créer via l'association Ireco, la formation d'Assistant concepteur en ingénierie de restauration (Acir), validée par un Certificat de qualification professionnelle du Syntec-CICF que le Syneg subventionne, comme cela a été rappelé par Thierry Brener. Cette formation qualifiante est dispensée au lycée hôtelier international Roger Deschaux à Sassenage, près de Grenoble. Délivrée en alternance, elle est destinée aux jeunes de niveau BTS de moins de 26 ans. Ils sont recrutés pour une part auprès des écoles hôtelières. Au fil des quatre promotions, la durée de la formation a été raccourcie, passant de 18 mois à un an. Les jeunes sont voués à intégrer des bureaux d'étude, ou les services études des constructeurs et des installateurs, d'abord comme Assistant concepteurs en ingénierie d'opération, ensuite comme Chef de projet. Pour plus d'informations, notamment sur l'aspect financement, les professionnels sont invités à appeler le trésorier de l'Ireco, Claude Luye, au 04 76 35 25 65 (ou par email à jclimr@free.fr).

