ON VA ÉCONOMISER DE L’ÉNERGIE À LOMPRET

Lompret, dans le Nord, va profiter d'un nouveau restaurant scolaire. L'actuel, réalisé il y a 25 ans dans un bâtiment datant du XIXème siècle, ne répond plus aux normes et s'avère également trop étroit pour les 120 demi-pensionnaires, parmi les 185 élèves que compte l'école.

À l'origine, il n'a été conçu que pour accueillir une quarantaine d'enfants. Et à la place d'une cantine vétuste et exiguë, l'établissement va se voir doté d'un self d'une capacité de 110 places et d'une surface de 470 m2, adapté aux primaires comme aux élèves de maternelle. Pour ces derniers, une assistance sera mise en place pour les entrées et les desserts, le service en salle restant de vigueur pour les plats chauds. Et, grande nouveauté pour la municipalité, le restaurant scolaire va être construit sous la norme HQE. Soutenu par l'architecte local Gildas Pouliquen, ce projet répond aux critères environnementaux les plus pointus : «Quand on parle de cuisine, de manger, il y va de la santé des gens. On dévie ici cette problématique de santé sur la construction. Il s'agit de faire passer un message». La norme de haute qualité environnementale de la cantine se traduit avant tout par des économies d'énergie, avec d'abord la présence de capteurs solaires sur le toit. Ils vont permettre de chauffer une partie de l'eau, 100 % l'été, 0 % l'hiver, un pourcentage fluctuant le reste de l'année.

Pour compléter les besoins de chauffe des 600 litres d'eau quotidiens, le système est doté d'une chaudière au gaz à condensation qui fonctionne à très basse température et qui «permet d'améliorer le rendement de 10 %». L'économie d'énergie est procurée également par les épaisseurs d'isolation de la toiture (20 %), des murs (mono mur de type béton cellulaire de 30 cm), des vitrages sur toutes les menuiseries à basse émistivité (bonne résistance thermique), une ventilation à double flux.

Au final, ces économies conduisent Gildas Pouliquen à mettre en avant la notion d'investissement que représente la norme HQE : «Cela entraîne certes un surcoût de 15 %. Mais déjà, comme la France souhaite se mettre en cohérence avec le protocole de Kyoto, une partie du surcoût est prise en compte par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et la Région. Pour la commune, on peut considérer que c'est un coût à payer, mais c'est un coût d'investissement. Il est amorti entre 7 et 10 ans».

Et l'architecte de citer un autre élément vecteur d'économie d'énergie : «Pour transporter le même volume de béton cellulaire, on emploierait 3,5 fois plus de camions, car il est plus léger. Cela peut paraître idiot, mais la facture énergétique du transport est moindre».