ECHR est certainement l'une des entreprises les plus atypiques du secteur. Très éloignée des appels d'offre et de la grande collectivité, elle n'opère que dans le haut de gamme, dans un milieu qui laisse une grande place à l'exceptionnel. Ses clients sont les palaces, et parmi ceux dont ECHR s'est récemment occupé, l'Eden Roc, le Château Saint Martin, le Maya Bay, le Méridien Nice, le Dorchester à Londres, le Grand Hôtel du Cap Ferrat, aux budgets allant de 400 000 euros à 2 millions d'euros. L'entreprise dirigée par Serge Hairabetian qui est entourée depuis deux ans de son fils Damien, basée à Saint Laurent du Var (Alpes-Maritimes), côtoie de grands professionnels de la restauration, en premier lieu Alain Ducasse qui a grandement contribué à la spécialisation élitiste de l'installateur. C'était à l'époque de son arrivée à l'Hôtel de Paris à Monaco, où il a fallu faire grand dans un délais court. Après Monaco, le grand chef lui a fait confiance pour son restaurant de Las Vegas. C'est d'ailleurs grâce à ce projet que «Molteni a pu s'y installer», souligne Serge Hairabetian. Après Alain Ducasse, ECHR a depuis été sollicité par Joël Robuchon : «avec ces fers de lance de la restauration de luxe, nous acquérons une expérience exceptionnelle que nous pouvons partager avec nos autres clients». L'enjeu pour ECHR est aujourd'hui de limiter le niveau de commandes pour disposer de suffisamment de ressources afin de conserver cette même activité d'élite. Une activité qui l'amène à travailler avec des plans en images de synthèse, des nouvelles techniques de finition, des aciers inoxydables de grande qualité, d'ailleurs faits exclusivement pour l'entreprise par son partenaire France Inox, différentes formes d'aciers (70, 950 ou 2010) toujours inoxydables, rayonnés ou époxy, des cuisines d'ambiance années 50, 70-80 ou futuristes, avec des meubles réfrigérés lisses. Cette expertise, ECHR l'a met également au service des particuliers très aisés, tels les milliardaires Roman Abramovitch ou Michel Pastor, ou des grands de l'architecture du design tels le cabinet Norman Foster ou la grande artiste plasticienne Ivana Porfiri, par exemple, pour des cuisines de villas qui représentent de 20 à 25 % de son activité. Depuis sa création, en 1956, le CA est stabilisé. En 2007, il a été de
8 millions d'euros, dont 400 000 euros réalisés par le bureau d'études, et 2 millions par le SAV. La société emploie 31 personnes, dont une douzaine de techniciens.