En regardant les séries longues (60 ans) de l’Insee concernant l’économie française, la désindustrialisation du pays apparaît de façon flagrante. De nombreux secteurs industriels ont été purement et simplement abandonnés. Dans le secteur du matériel de grandes cuisines, en trente ans, ce processus de désindustrialisation a été sensible, alors même que le marché national était porteur par rapport à celui d’autres pays et que techniquement les entreprises françaises se percevaient comme compétitives. Animés d’un véritable savoir-faire et d’une volonté affirmée, certains industriels nationaux ont su soit préserver, soit développer des entreprises fabriquant dans le pays et capables d’exporter. Mais la balance commerciale de la filière reste nettement déficitaire.
Les efforts de ces entrepreneurs nationaux n’en sont que plus appréciables. D’autant que si un secteur perd la totalité de ses industries, le savoir-faire disparaît pour longtemps, et lorsque les évolutions technologiques surviennent le pays désertifié n’en bénéficie pas.
Bien sûr, la mondialisation du marché et la dimension européenne de l’économie française interdisent en partie de raisonner désormais en entités nationales sur le plan industriel. En revanche lorsque sont faits les calculs de balance commerciale, de balance des paiements, de déficit du budget de l’Etat et d’endettement du pays, ce ne sont que sur des entités nationales que ces calculs sont réalisés et que les impacts au quotidien sont ressentis. D’où l’importance d’une persistance industrielle dans un pays.