L’association Ecotable, qui a pour ambition de créer un réseau de restaurateurs engagés dans une démarche durable, a tenu son assemblée générale avec table ronde le 29 avril dernier à Paris. « Nous sommes loin d’avoir une économie circulaire qui fonctionne à Paris. Près de 75 % des déchets des poubelles vertes, destinés à l’incinération, auraient leur place dans un circuit de recyclage », a indiqué Antoinette Guhl, adjointe à la Mairie de Paris chargée de l’économie sociale et solidaire, de l’innovation sociale et de l’économie circulaire. Selon elle, il serait possible de « diminuer le volume de déchets ménagers de 20 % en extrayant les biodéchets », mais la municipalité ne peut pas évaluer ce qui vient des professionnels, leurs poubelles étant ramassées avec celles des ménages.
« Le tri sélectif est déjà une obligation légale, et une directive européenne obligera chacun à trier ses biodéchets d’ici 2023 », a rappelé l’élue EELV. L’objectif, si l’opportunité d’un 2e mandat se présente pour la majorité, sera de « développer la collecte des biodéchets à l’ensemble de la capitale (vs 3 arrondissements à date) et de retravailler le trait d’union Paris-campagne, en redistribuant les composts urbains aux agriculteurs d’Île-de-France ». Antoinette Guhl a aussi adressé un appel aux restaurateurs présents : « Vous avez un vrai rôle à jouer ! Il y a 2 ans, la Mairie mettait en place une Charte d’engagement avec de grands chefs parisiens en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire, elle a malheureusement donné peu de résultats. » L’élue s’est aussi confiée s’être heurtée au refus des géants de la restauration rapide sur l’instauration d’un packaging neutre facilement recyclable.
Plusieurs solutions ont été évoquées, dont une tarification incitative, jugée « problématique » par l’adjointe, qui préférerait miser sur le civisme, notamment pour lutter contre les dépôts sauvages dans l’espace urbain. La ville souhaiterait par contre instaurer un système en B to B pour les magasins en vrac à destination des restaurateurs. Paris soutient aussi des initiatives locales favorisant le recyclage en restauration comme GreenGo, CKFD, Cy-Clope, Les Alchimistes, Vépluche et Bionerval. Pour finir, Anaïs Ryterband, cofondatrice de Pandobac, a présenté son service de bacs réutilisables pour le transport de marchandises alimentaires, avant de lancer : « En tant que restaurateurs, vous avez un vrai poids pour peser sur les grossistes ! » Son entreprise s’est justement installée à Rungis pour travailler dans cette optique.
M.F.