C’est sous le soleil – et la pluie éparse – de Terracine, à moins de 2h de Rome, que l’Union des frigoristes et cuisinistes de France (UFCF) a réuni ses membres et fabricants référencés pour sa 6e convention. La sixième du groupement, mais la première pour la presse professionnelle, qui n’avait jusqu’alors jamais été conviée à rendre compte de ces journées de travail.
« Avant, nous étions plutôt une centrale d’achat, aujourd’hui, nous voulons nous affirmer comme groupement : nous avons de plus en plus d’adhérents et il était temps pour nous de nous tourner vers l’extérieur », justifie le président du GIE UFCF et PDG de CF Cuisines, Christophe Clairet. Elu en mai 2021, celui qui participe aussi à sa première convention comme président est décidé à donner un nouveau visage au groupement.
Une dynamique qui semble séduire la profession puisqu’en deux ans, le nombre d’adhérents est passé de 35 à 43. Equip’froid et Collectivités (59), Servitech (69), Thévenet (71), Cuisine et Comptoir (30), Le Clo Concept (78), Techni Cuisine (33), Kuthe (57) et Rivoal (56), ont ainsi rejoint les rangs ces trois dernières années. « Il y a eu des changements de direction dans les sociétés, de nouvelles têtes et des envies de rejoindre des groupements qui n’étaient pas présentes dans le passé. L’effet Covid a aussi contribué à l’envie de sortir de la solitude pour de nombreux dirigeants », analyse Christophe Clairet.
Workshops et présentations
Le groupement renforcé et ses 120 fournisseurs référencés étaient donc conviés en Italie, pour une convention placée sous le signe de la proximité et de l’honnêteté. « L’objectif est de développer du business entre fournisseurs et adhérents, booster les achats et intégrer les nouveaux membres dans la dynamique. »
Le choix du lieu de cette convention était symbolique : « Rome, c’est l’esprit de conquête, c’est un point central dans la création de l’Union Européenne », a rappelé le président lors de son discours de lancement de la convention. « Il y a eu un changement du comité de pilotage, et ici, nous comptons bien partager l’état d’esprit du groupement aux nouveaux adhérents, mais aussi aux fournisseurs : nous sommes dans la collaboration, il faut que cela soit clair pour tout le monde et c’est le moment aussi de faire passer des messages », estime-t-il.
Le temps d’une journée, tous les fournisseurs présents ont pu rencontrer chaque adhérent en face à face pendant 4 minutes lors d’une « mêlée business », afin de se présenter, de susciter l’intérêt et éventuellement de programmer des rendez-vous ultérieurs. Les fournisseurs ont également eu à plancher en workshops par groupes de 5 ou 6, autour de 4 sujets pour l’évolution du business : comment l’améliorer ? Comment intégrer l’économie circulaire ? Comment améliorer les prestations SAV ? Et comment anticiper les besoins futurs des clients ?
« Nous tenions à ce que les fournisseurs rencontrent tous les adhérents, car cela permet aussi de régler quelques petits litiges », plaisante le président du groupement. D’autant que ces derniers temps, les malentendus et tensions vont bon train, compte tenu de l’inflation incessante des prix et des délais d’approvisionnement toujours soumis à des fluctuations. « Il faut apaiser les tensions entre nous, trouver des solutions. Par exemple, à partir du moment où un fournisseur nous signale un nouveau prix, nous conservons l’ancien prix pendant 1 mois, une latitude qui permet de prévenir le client : cette solution est acceptable pour tout le monde et c’est l’une de nos conditions », explique Christophe Clairet.
Renforcer la collaboration
Cette journée de rencontres s’est conclue par une réunion plénière, qui avait notamment pour objectif de faire une synthèse des échanges. Et toujours dans une volonté affichée de passer des messages clairs, comme celui d’Éric Vialacre, président d’EVGC (12) au sujet des rôles attendus à la fois de la part des membres du GIE UFCF, mais aussi des fournisseurs référencés.
« Nous voudrions que vous soyez des partenaires privilégiés, a-t-il énoncé, et pour cela il vous faut respecter des engagements vis-à-vis des membres. Nous sommes vos clients au sens noble du terme et l’utilisateur final est notre client », a tenu à rappeler Eric Vialacre.
« Il faut respecter le contrat qui nous lie, les délais de livraison annoncés, et prévenir dans le cas où il y a un problème. Sinon, nous sommes vos otages et cela devient insupportable : nous devons trouver ensemble des solutions, communiquer de façon plus claire et directe », a-t-il poursuivi, en n’oubliant pas au passage de mettre un tacle à l’UGAP, qui transformerait les installateurs en « porteurs de caisses à outils », mais aussi à quelques fournisseurs qui ont tendance à s’approprier les grands comptes.
Un discours qui pointe encore plus du doigt la nécessité de collaboration entre fournisseurs et installateurs, « pour atteindre ensemble des niveaux de compétences élevés, améliorer ensemble nos compétences techniques et faire monter ensemble nos chiffres d’affaires ».
Objectif : 70 millions d’euros d’achat
Le président Christophe Clairet a pris le relais d’Éric Vialacre pour afficher un slogan récapitulatif des échanges et ambitions : « Plus de PRO » : proactivité des adhérents et partenaires, plus de propositions, de professionnalisme des équipes commerciales et techniques, de productivité, de respect des procédures, de projets avec des structures grands comptes et plus de proximité entre adhérents et fournisseurs. Tout un programme et des objectifs clairs pour le GIE UFCF.
« Nous voulons continuer à développer le service grands comptes lancé il y a deux ans et piloté par Florie Zago », souligne le président. Côté technique, le groupement va désormais proposer 2 systèmes informatiques, selon la typologie des sociétés et des besoins. Ainsi, la société QI Informatique développe un outil sur mesure grâce au logiciel ERP Equinoxe, disponible pour les adhérents dès le 1er décembre prochain.
Pour conclure cette plénière, l’organisme d’études de marchés Food Service Vision est venu apporter un regard général sur les tendances du marché. Adhérents et fournisseurs ont pu ensuite se détendre autour d’un cocktail et dîner de gala, avant une journée de visite dans la capitale italienne.
En 2022, le GIE UFCF affiche 52 millions d’euros d’achat, contre 40 millions en 2019. « L’objectif à horizon 2025 est d’atteindre les 70 millions d’euros d’achat », lance Christophe Clairet. Rendez-vous donc dans 3 ans pour la prochaine convention.