La première année du projet triennal « DELI.M.E.A.T. – Delicious Moments European Authentic Taste » arrivera à sa fin le 28 février. Ce projet de promotion et d’information, cofinancé par l’Union européenne, qui unit trois Consortiums agroalimentaires italiens pour la protection des charcuteries AOP et IGP (le Consorzio Cacciatore Italiano, le Consorzio Italiano tutela Mortadella Bologna et le Consorzio Zampone e cotechino Modena IGP) a choisi la France en tant que pays de référence pour collaborer avec l’Italie. Gianluigi Ligasacchi, directeur des trois consortiums de protection, dresse le bilan de cette année écoulée.
Comment est née l’idée du projet Delimeat et pourquoi les trois Consortiums ont-ils choisi précisément le marché français pour accompagner le marché italien dans la planification des actions du projet ?
Gianluigi Ligasacchi : DELI.M.E.A.T. – Delicious Moments European Authentic Taste est né comme un projet triennal dans le but d’améliorer la reconnaissance des labels de qualité européens, c’est-à-dire les reconnaissances AOP et IGP, et d’augmenter la compétitivité et la consommation consciente de la Mortadelle Bologne IGP, des Salamini Italiani alla Cacciatora et des Zampone et Cotechino Modena IGP.
Le choix du marché français est dû à plusieurs raisons. La première est que l’Italie et la France sont les deux pays d’Europe qui connaissent le mieux les labels de qualité AOP et IGP. Selon la dernière enquête Eurobaromètre de l’EFSA, réalisée en 2020, les données indiquent : 27 % en Italie et 29 % en France pour l’AOP et 21 % et 23 % pour l’IGP, mais, en même temps, elles sont en baisse par rapport au degré de connaissance relevé dans l’enquête précédente de 2017, où 32 % des Italiens et 45 % des Français déclaraient connaître le logo AOP et 33 % des Italiens et 38 % des Français connaissaient la marque IGP. Il y a donc une grande marge de récupération.
La deuxième raison est que, le marché français étant le principal marché de référence pour les exportations de ces produits protégés, il semble logique que les trois Consortiums commencent une activité d’information et de promotion sur le territoire afin de sensibiliser de plus en plus les consommateurs français à la haute qualité des produits. À cet égard, il a été décidé d’opérer par le canal Horeca, convaincus que les chefs sont la cible appropriée pour transférer au consommateur final la valeur de ces produits d’excellence agroalimentaires protégés et certifiés.
Quelles sont les particularités des Salamini Italiani alla Cacciatora AOP et la Mortadelle Bologne IGP qui devraient séduire les opérateurs et les consommateurs français ?
G.L. : Le Cacciatore Italiano est un produit qui, par ses particularités organoleptiques, satisfait le goût d’un public de consommateurs très large. Il a un goût doux et délicat qui le rend transversal et combinable à une grande variété d’ingrédients.
La Mortadelle Bologne IGP possède tout d’abord des qualités organoleptiques distinctives. De l’arôme que dégage la Mortadelle Bologne fraîchement tranchée, à son goût sucré et enveloppant au palais. Il convient également de rappeler que la Mortadelle Bologne est produite selon une ancienne recette traditionnelle, contenue dans la stricte discipline de production IGP qui prévoit l’utilisation de matières premières sélectionnées (les coupes les plus précieuses de la viande de porc) et une technique de cuisson à l’air chaud, que l’on appelle à l’étouffée, qui rendent le produit unique au monde.
Et concernant le Zampone et le Cotechino Modena IGP ?
G.L. : Bien que les exportations de ces deux produits soient encore limitées (n’oublions pas que Zampone et Cotechino Modena IGP sont des produits très liés à la tradition italienne des fêtes de Noël), la France est un pays qui s’intéresse à eux. Nous considérons que les marges de développement dans ce pays sont larges car les deux IGP n’étant pas liées à la tradition française, il sera plus facile de proposer et de faire « accepter » des combinaisons inattendues avec les ingrédients les plus variés pour la création de hors d’œuvre, d’entrées ou de plats à base des deux spécialités de Modène, qui vont au-delà de l’accompagnement typique de la purée et des lentilles lors du réveillon du Nouvel An en Italie.
Quelle est l’importance du marché français pour les Salamini italiani alla cacciatora AOP, la Mortadelle Bologne IGP et les Zampone et Cotechino Modena IGP ?
G.L. : Il est très important, parce que pour nos charcuteries protégées, c’est le principal marché d’exportation en Europe et parce qu’il a encore un potentiel de croissance considérable. De plus, le marché français est très proche et s’apparente au marché italien, et la cuisine française se prête bien à l’utilisation de ces ingrédients.
Un bilan de la première année d’activité ? Quelles sont vos attentes d’ici la fin du projet ? Et en ce qui concerne les années suivantes ?
G.L. : Comme il s’agit d’un projet d’une durée de trois ans, nous avons consacré la première année principalement à la planification, pour jeter les bases de la construction des relations avec nos interlocuteurs sur le territoire français : presse, influenceurs, importateurs, restaurants, etc.
Nous pensons, de manière optimiste, que ces prémisses et ces bases, conduiront à la réalisation des objectifs prévus par le projet au cours des deux prochaines années. Parmi eux, l’amélioration du degré de sensibilisation aux labels de qualité chez 18,5 % des consommateurs français et du degré de connaissance des 4 charcuteries italiennes protégées chez 20 % des 1500 journalistes et blogueurs concernés.
Enfin, l’objectif est de faire croître les exportations françaises de 3,2 %. Et nous espérons que les entreprises productrices italiennes tireront également profit des fondations établies par cet important projet des 3 Consortiums et continueront ensuite, de manière autonome, à travailler sur le marché français dont les données d’exportation nous confirment qu’il s’agit d’un marché qui apprécie et consomme les charcuteries AOP et IGP.
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